dimanche 13 juillet 2008

Février (Le Voyage, 2)



Il y a peu à ajouter, quelques images.

Un souvenir qu’on garde dans un vieux portefeuille, qui se flétrit, peu à peu, comme une fleur séchée. On voudrait encore sentir son doux parfum, toucher le velouté de ses pétales… mais ce n’est que l’ombre d’un regret.

Les certitudes s’étaient envolées comme de légers fétus de paille un soir d’été.

Clément pleurait tel un enfant devant son jouet brisé... Il faut être cruel pour survivre.

Il ramassa son cœur dans le tiroir où elle l’avait rangé, entre deux moments dont il ne savait pas s’ils avaient été agréables ou pénibles.

Le temps est un esprit bizarre. Il se donne à ceux qui n’en ont pas besoin. Il se refuse à ceux qui rêvent d’en avoir.

Clément n’en avait plus. Il décida de fermer, une à une, les portes de sa vie. Il rangeait patiemment, achevait ce qui était en attente. Bientôt il aurait fait place nette.

Elle faisait partie d’un vieux rêve brisé. Il n’y aurait pas de remède à l’absence.

L’espérer plutôt que l’attendre
peut-être ne pas espérer.

Bonheur fragile des instants de paix, sommeil paisible de la prairie avant l’orage…

Clément admirait l’amandier solitaire dont l’ombre s’étendait sur le sol labouré. Il se perdait dans cette projection de lui-même et se demandait comment elle avait pu un jour s’intéresser à lui.

Il était, semblable à cet arbre au bois tourmenté, en attente de ce qui pourrait être son printemps.




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